HISTOIRE

DE LA

CARICATURE

AU MOYEN AGE

ET SOUS LA RENAISSANCE

PARIS.—IMP. SIMON RAÇON ET COMP., RUE D'ERFURTH, 1.

HISTOIRE DE LA CARICATURE AU MOYEN AGE

LETTRE INITIALEd'un manuscrit du XIIIe siècle. «Images du Monde.»(British Museum.)

Strasbourg, typogr. de G. Fischbach, succr de G. Silbermann.—1813

HISTOIRE

DE LA

CARICATURE

AU MOYEN AGE

ET

SOUS LA RENAISSANCE

PAR

Champfleury

DEUXIÈME ÉDITION

très-augmentée

PARIS

E. DENTU, ÉDITEUR

Libraire de la Société des gens de lettres

PALAIS-ROYAL, 17 ET 19, GALERIE D'ORLÉANS

[Pg 1]

A CORNEILLE VILA

ARCHITECTE


[Pg 2]
[Pg 3]

PRÉFACE

I

A dire vrai, j'aurais mauvaise grâce àme plaindre du manque de sympathiedes esprits sérieux pour cettesérie commencée déjà depuis longtemps;cependant il est bon derépondre à un honorable membrede l'Université,émude l'attentat[Pg 4]contre le Beau que, selon lui, je commettaisen étudiant de près l'art satirique chezles anciens. Préoccupé des manifestationsdans le même sens exprimées plus nettementau moyen âge et s'ingéniant en diverses raisonspour me dissuader de donner suite à mesrecherches, il disait, plein de mélancolie:

«Sans contester à l'art gothique le méritede son architecture, convient-il d'admirer autantqu'on l'a fait des bas-reliefs grotesques?...Est-ce par là que nos cathédrales ont chanced'être avec succès opposées au Parthénon?...Et sont-ce des spectacles bien agréables à l'œil,bien divertissants pour l'esprit que des caricaturesen pierre[1]

[1] Chassang, la Caricature et le grotesque dans l'art grec. (Revuecontemporaine, 1865.)

Le critique qui posait ces questions timoréesne me semble pas avoir une idée bien nette dubut et des résultats de l'archéologie.

Personne n'a jamais «admiré» démesurémentles bas-reliefs satiriques des cathédrales.Il s'agit d'en scruter le sens, de le pénétrer[Pg 5]et d'ajouter quelques pages utiles àl'histoire des siècles antérieurs.

Que vient faire le «Parthénon» en regarddes figures satiriques des monuments religieux?Existe-t-il un écolier assez naïf pouropposer Phidias à d'humbles sculpteurs quin'avaient pour règle qu'une symbolique confuse,pour gouverne que les caprices de leurimagination?

Qui a présenté ces spectacles comme «agréablesà l'œil et divertissants pour l'esprit?»

Il est réellement trop facile de combattre lespiritualisme effarouché qui se fait jour à traversles plaintes de l'honorable universitaire.

«Ce qui arrête et fixe trop nettement lesformes, ajoute-t-il, n'

...

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