Léda, Léonard de Vinci
Introduction
Léonard de Vinci
Frà Giovanni da Fiesole
Hemling
Raphaël
Corrége
Michel-Ange
Giorgione
Titien
Paul Véronèse
Holbein
Rubens
Van Dyck
Rembrandt
Don Diego Velasquez de Silva
Esteban Bartolome Murillo
Nicolas Poussin
Eustache Le Sueur
David
Prudhon
Eugène Delacroix
Sir Joshua Reynolds
William Hogarth
Ce livre n'est pas une histoire complète de l'art,—aucune histoiren'est complète,—chacun des noms illustres qui en remplissent les pageseût nécessité un gros volume. On a voulu seulement dresser un trôned'or aux douze grands dieux, aux olympiens de la peinture et sur lesmarches d'ivoire de ces trônes, poser à un degré plus ou moinsélevé les demi-dieux qui méritent d'être admis dans ce ciel d'unazur lumineux. Tous ont cherché le beau et l'ont trouvé par des routesdiverses; peut-être nul d'entre eux, si grand qu'il soit, n'a donnéson rêve tout entier, car devant les efforts de l'artiste, l'idéalrecule jusque dans l'absolu. Si l'idéal n'était pas au-dessus de touteréalisation, il cesserait d'être l'idéal et de luire comme uneétoile au bout de cette perspective sans fin qu'on n'atteindra pas plusqu'on ne soulèvera le voile sacré d'Isis: c'est là précisément cequi fait la gloire et la supériorité de l'art; derrière ses types lesplus purs, les plus nobles, les plus divins on sent un type plus pur,plus noble, plus divin encore qui se fait deviner comme un visagerayonnant à travers la demi-transparence d'un voile. La forme montre etcache à la fois l'idée, quelque perfection qu'elle atteigne; elle ases bonheurs et ses trahisons, elle a aussi ses impossibilités. Pours'élever à l'expression du beau, elle ne possède que les lignes etles couleurs fournies par la nature, car l'invention d'une forme mêmedans la chimère ne saurait se concevoir. C'est donc la figure del'homme, qui est l'univers arrivé à se