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ET
VERS LA FIN DU XVIIe SIÈCLE
PAR
ÉDITION NOUVELLE, REVUE ET ANNOTÉE
PAR
E. PLON ET Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS
10, RUE GARANCIÈRE
1874
Tous droits réservés
DU
PAR
L'auteur et l'éditeur déclarent réserver leurs droits de traduction etde reproduction à l'étranger.
Ce volume a été déposé au ministère de l'intérieur (section de lalibrairie) en avril 1874.
PARIS.—TYPOGRAPHIE E. PLON ET Cie, 8, RUE GARANCIÈRE.
Ce livre méritait, à notre sens, d'être tiré de l'oubli où, depuislongtemps, il était tombé. Diverses circonstances ont contribué à lediscréditer. Le nom de l'auteur, entre autres, n'a pas été sansinfluence à cet égard. En effet, madame d'Aulnoy s'est fait connaîtresurtout par des contes de fées et autres fadaises qui ne donnent pointidée du véritable tour de son esprit. Elle ne manquait pas de finesse,savait observer et peindre, mais elle ne s'en doutait pas et, fort àtort, se croyait douée d'imagination. Nous ne saurions nous expliquerautrement la forme bizarre qu'elle a donnée à la relation de son séjouren Espagne. La fiction s'y mêle sans cesse à la réalité. Ainsi madamed'Aulnoy nous raconte en termes qui ne manquent pas d'agrément sesaventures de voyage. A chaque pas elle a maille à partir avec les gensdu pays; les muletiers, les hôteliers s'efforcent à l'envi de la pilleren sa qualité d'étrangère. Elle résiste à leurs exigences et finit pars'en débarrasser. Elle arrive à Saint-Sébastien. Jusque-là, rien que defort naturel; mais, au moment de se coucher, elle aperçoit un rayon delumière qui filtre à travers la muraille; elle regarde et voit deuxjeunes filles qu'un vieillard maltraite cruellement. Elle s'en étonne,va les trouver, et apprend ainsi leur lamentable histoire. A quelquesjours de là, elle se trouve mêlée à des événements non moinsromanesques. Le lecteur, surpris, se demande ce qu'il doit en croire. Ala fin, il s'aperçoit, non sans humeur, que madame d'Aulnoy lui fait descontes.
Est-ce une raison de jeter le livre? Nous ne le pensons pas. Ces contessont de simples intermèdes, destinés dans la pensée de l'auteur àdélasser l'attention de son public. Tournez la page, et vous verrezqu'elle en revient à ses propres affaires sans plus se souvenir despersonnages qu'elle a mis en scène. Elle parle des méchants gîtesqu'elle trouve, de la chère abominable qu'on lui fait faire, del'accueil qu'elle reçoit à Madr